Santé au quotidienPhobiesLa Kénophobie ou la peur du noir : Que faire ?

La Kénophobie ou la peur du noir : Que faire ?

Si la peur du noir impacte beaucoup de jeunes enfants, l’obscurité est aussi une source d’angoisse pour de nombreux adultes. Si l’idée d’aller vous coucher vous angoisse. Si vous ne parvenez pas à dormir la nuit dans le noir sans faire des crises d’angoisse. Si vous mettez en place des rituels pour essayer de vous endormir sans crainte. Vous souffrez alors sûrement de kénophobie. Rassurez-vous, il existe des solutions pour ne plus ressentir cette peur excessive dès que vous êtes dans le noir !

Qu’est-ce que la peur de l’obscurité ?

La kénophobie, aussi appelée achluophobie ou nyctophobie, c’est la peur irrationnelle du noir ou de l’obscurité. La kénophobie fait partie des phobies les plus fréquentes à l’instar de la phobie sociale (peur des autres), de l’agoraphobie (peur des lieux publics), de l’émétophobie (peur de vomir) ou encore de l’érythrophobie (peur de rougir).

C’est une peur phobique qui remonte aux origines de l’humanité. Déjà à l’époque de la préhistoire, nos ancêtres étaient terrifiés à l’idée qu’un danger puisse surgir de l’obscurité. Être dans le noir c’était être vulnérable aux attaques des animaux, mais aussi d’autres clans. La kénophobie fait partie des moyens de survie mis en place par notre cerveau pour assurer notre survie.

Cette peur irraisonnée est aussi fortement liée à la peur de l’inconnu et à notre imagination débordante. Ne parvenant pas à expliquer certains phénomènes naturels, l’être humain a développé tout un imaginaire autour du noir.

Quelles sont les causes de la peur du noir ?

C’est d’ailleurs parce que cette angoisse est ancrée dans nos cellules qu’elle fait partie intégrante du développement normal de l’enfant. La plupart des enfants, entre 2 et 3 ans se mettent à avoir peur du noir. Si certains d’entre eux n’expriment qu’une simple gêne, d’autres sont en proie à de véritables crises de panique, les fameuses terreurs nocturnes.

Entre 3 et 6 ans, l’imaginaire s’intensifie avec les histoires lues aux enfants ou celles entendues dans la cour de récréation. C’est l’époque des monstres cachés dans le placard ou sous le lit, des sorcières en embuscade derrière les rideaux, etc.

Généralement, ces peurs finissent par disparaître vers 10 ans, grâce aux paroles réconfortantes et aux explications rationnelles des parents.

Quelles peuvent être les causes de la kénophobie ?

Nous l’avons vu, si cette anxiété ressentie dans le noir s’avère naturelle pendant l’enfance, elle peut devenir problématique lorsqu’elle perdure à l’adolescence et à l’âge adulte.

Les personnes souffrant de kénophobie sont souvent des adultes que l’on n’a pas su rassurer étant enfants. Certains parents, eux-mêmes anxieux, n’ont tout simplement pas la capacité de calmer l’angoisse des enfants et parfois vont même l’amplifier.

La peur du noir peut aussi provenir un événement traumatique : un film d’horreur visionné trop tôt, un enfermement dans le noir (punition ou mauvaise blague) ou encore un cambriolage ou une agression en pleine nuit.

Cette phobie spécifique peut aussi être associée à d’autres phobies comme la peur de la séparation, la peur d’être seul, la peur de perdre le contrôle, la claustrophobie, la peur du vide ou encore la peur de mourir.

Quels sont les symptômes ?

Ce type de phobie peut avoir de lourdes répercussions sur le quotidien de la personne phobique. À commencer par des troubles du sommeil qui handicapent la vie de tous les jours. Malheureusement, si certaines phobies telles que la peur des araignées (arachnophobie) sont socialement acceptées, la personne qui souffre de phobie du noir en parle rarement à ses proches, par peur d’avoir honte.

Quels sont les symptômes de la peur du noir ?

Généralement, les personnes phobiques du noir vont mettre en place tout un stratagème d’évitement des situations pour ne pas affronter leurs angoisses : retarder l’heure du coucher, dormir avec la lumière allumée, vérifier que personne ne se cache sous le lit, etc.

Mais malgré ces rituels d’anticipation, chaque nuit les obsessions reviennent entraînant les symptômes physiques caractéristiques de l’attaque de panique  : difficulté à respirer, sueurs, nausées, tremblements, palpitations, etc.

Les réveils nocturnes sont fréquents et l’angoisse du temps perdu en heures de sommeil s’ajoute aux autres symptômes anxieux.

Comment la traiter ?

En premier lieu, les personnes atteintes de kénophobie peuvent se faire aider par un traitement médicamenteux (antidépresseurs et anxiolytiques) pour retrouver le sommeil rapidement. Par contre, les médicaments ne traitant pas la cause de vos troubles anxieux, ils doivent être envisagés de façon ponctuelle, en parallèle d’une psychothérapie.

De mêmes, différentes techniques de relaxation peuvent vous aider à gérer une crise de panique. La méditation de pleine conscience, la cohérence cardiaque et la sophrologie sont parfaites pour apprendre à canaliser votre respiration en cas de peur intense.

Mais pour vaincre définitivement vos attaques de panique en pleine nuit, seules les thérapies comportementales sont efficaces dans le traitement des phobies.

L'hypnose pour combattre sa phobie du noir

  • La thérapie comportementale et cognitive (TCC) : parfaite pour traiter le trouble anxieux, cette méthode donne d’excellents résultats sur la kénophobie. Grâce à une exposition graduelle aux nombreuses peurs de la personne phobique, le thérapeute va petit à petit la délivrer de sa peur d’être confronté au noir ou à l’obscurité. Pour cela, il peut utiliser différentes techniques comme l’analyse fonctionnelle ou la réalité virtuelle.
  • L’EMDR : c’est la méthode idéale pour traiter l’anxiété généralisée, le syndrome du stress post-traumatique et les TOC (trouble obsessionnel compulsif). Dans cette discipline, le thérapeute utilise des stimuli visuels pour désensibiliser son patient face à ses peurs irrationnelles.
  • L’hypnose : ici le psychothérapeute travaille sur l’inconscient pour faire remonter l’origine de la névrose phobique et ensuite lever les blocages traumatiques.

Pour conclure : si les enfants peuvent avoir peur du noir sans que cela soit inquiétant, par contre à l’âge adulte, le trouble panique doit être traité, surtout si vous ne dormez plus de la nuit. Non seulement la peur exagérée du noir se soigne, mais elle n’est pas un tabou. Pour cesser de vivre dans l’angoisse, parlez-en à votre médecin !