Santé au quotidienPhobiesL'EMDR pour surmonter les phobies : Comment ça marche ?

L’EMDR pour surmonter les phobies : Comment ça marche ?

EMDR signifie « Eye Movement Desensitization and Reprocessing », souvent traduit par « désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires ». Cela dit, les professionnels privilégient généralement le nom « intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires ». L’idée est de traiter l’effet d’un traumatisme psychique à travers des stimulations sensorielles. Outre le stress post-traumatique, cette thérapie est de plus en plus utilisée pour aider les sujets souffrant de phobies handicapantes.

Comprendre l’EMDR : Principes et processus

La méthode EMDR a été décrite pour la première fois en 1987, dans une publication de la psychologue américaine Francine Shapiro. Elle vise à la base à traiter l’impact psychologique, relationnel ou même physique d’un traumatisme psychique grâce aux mouvements oculaires. Ainsi, la thérapie a d’abord été testée sur des victimes des souvenirs traumatiques, comme les vétérans de la guerre du Vietnam.

Comprendre l’EMDR : Principes et processus

Techniquement, l’EMDR peut être rapproché de l’optométrie comportementale de A. M. Skeffington et de la thérapie visuelle comportementale de Georges Quertant. La thérapie vise effectivement à profiter des bienfaits cognitifs et comportementaux des méthodes de réadaptation visuelle. D’ailleurs, la démarche consiste couramment à utiliser les mouvements oculaires pour traiter un traumatisme, vaincre une phobie, surmonter un TOC (trouble obsessionnel compulsif)…

La thérapie EMDR se distingue toutefois par l’utilisation d’une stimulation sensorielle bilatérale alternée pour désensibiliser et retraiter les souvenirs traumatiques. Dans la pratique, le traitement consiste à alterner l’usage de mouvements oculaires, de sons, de tapotements… Ces stimuli permettront de réactiver la gestion naturelle des souvenirs douloureux et de rétablir l’estime de soi. Pour traiter l’origine du problème, il faudra cependant gagner la confiance du patient et identifier le traumatisme.

L’efficacité de l’EMDR dans le traitement des phobies

En 2013, l’OMS a mentionné l’EMDR parmi les traitements alternatifs aux thérapies cognitives et comportementales classiques pour remédier aux troubles de stress post-traumatique. Cette reconnaissance s’explique notamment par les études et les méta-analyses qui ont validé l’efficacité de la méthode. Or, les phobies viennent en général de souvenirs traumatiques. Elles peuvent logiquement être traitées grâce à l’intégration neuro-émotionnelle par les mouvements oculaires.

Aujourd’hui, la thérapie EMDR est de plus en plus appréciée pour traiter les phobies. Il s’agit en effet d’une méthode pragmatique et structurée permettant de cibler l’événement à l’origine de la peur. L’objectif thérapeutique sera alors clair dès le début du traitement. Le professionnel aidera le patient à reconsidérer les sentiments provoqués par les souvenirs traumatiques. Avec cette technique, il est ainsi possible de surmonter les phobies les plus courantes.

L’efficacité de l’EMDR dans le traitement des phobies

Contrairement aux TCC (thérapies comportementales et cognitives), l’EMDR prend en compte le passé de l’individu souffrant de phobie. Le vécu du patient est même essentiel pour définir la meilleure manière de procéder au traitement. L’approche thérapeutique vise par ailleurs à restructurer le passé affectant le présent du patient. Elle aide concrètement à modifier le ressenti vis-à-vis du souvenir et de supprimer ainsi la peur irrationnelle associée.

Le déroulement d’une séance d’EMDR pour traiter une phobie

Pour aider une personne à surmonter une phobie spécifique, le thérapeute est censé identifier au préalable la catégorie du trouble à traiter. La classification reconnue en la matière est détaillée dans le DSM-5 (Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux de l’American Psychiatric Association, 5ᵉ édition). Elle inclut entre autres :

  • Les types d’animaux (araignées, chiens, insectes, rongeurs, chats, oiseaux, poissons, serpents, etc.)
  • Les environnements naturels (altitude, feu, tempête, eau, etc.) ;
  • Les types de situations (espaces fermés, ascenseurs, conduite, ponts, vols, etc.) ;
  • Le sang, les blessures et les injections ;
  • Les autres types (vomissements, étouffement, maladies, couleurs, etc.). 

Sur cette base, le thérapeute pourra déterminer les techniques les plus efficaces pour prendre en charge le patient. Il devra entretemps passer par une phase de préparation pour réussir à gagner la confiance du sujet. Selon le cas, cette étape peut parfois être réalisée pendant l’entretien clinique. Cette collecte d’information permettra de mesurer la gravité de la phobie et de cerner les interactions entre les différentes causes possibles.

Le protocole en lui-même consistera à utiliser des stimulations bilatérales alternées pour évoquer les souvenirs traumatiques et reconditionner le patient. Le thérapeute peut, par exemple, demander au patient de suivre le mouvement de ses doigts tout en émettant des bruits spécifiques. Le traitement peut également alterner les stimuli visuels et tactiles ou encore les sons et les mouvements oculaires.

Indépendamment de la procédure, l’approche est systématiquement adaptée aux troubles et aux patients. La thérapie permet ainsi de cibler les causes des peurs. En somme, l’EMDR est une option thérapeutique intéressante et efficace pour traiter les phobies. N’hésitez pas à consulter un professionnel qualifié pour obtenir plus d’informations sur le sujet et bénéficier d’une prise en charge adaptée.