Santé au quotidienPhobiesAgoraphobie : Qu’est-ce que l’agoraphobie ? Ou la peur de sortir

Agoraphobie : Qu’est-ce que l’agoraphobie ? Ou la peur de sortir

Une crise de panique dans les transports en commun, des troubles anxieux qui apparaissent au milieu de la foule, etc. La vie sociale des agoraphobes est un véritable enfer. Causes, symptômes, et traitement de l’agoraphobie, focus sur une phobie des plus handicapante.

Définition : c’est quoi l’agoraphobie ?

Par définition, l’agoraphobie est la phobie des lieux publics et des espaces découverts. Une personne souffrant d’agoraphobie développe une peur intense et irrationnelle à l’idée de ne pas pouvoir s’échapper ni trouver du secours en cas de crise d’angoisse dans un lieu public. Cela peut être dans une foule, dans un train, à un concert, dans une file d’attente… Bref tous lieux en dehors du domicile.

D’où vient le nom ?

Le terme agoraphobie est issu du mot grec agorá qui signifie « place publique ou assemblée » selon le contexte et de phobos qui signifie « peur ». Les personnes souffrant d’agoraphobie sont des agoraphobes. C’est le neuropsychiatre, Carl Westphal qui, en 1871, est le premier à mettre un nom sur cette anxiété extrême dans les endroits ouverts. De nombreuses personnes confondent l’agoraphobie avec la démophobie, qui est la peur panique de la foule ainsi qu’avec l’ochlophobie qui est la peur de la foule en masse oppressive.

Il convient également de faire une distinction entre agoraphobie et anxiété sociale. Cette dernière se manifeste lors d’interaction sociale et entraîne une faible estime de soi et de la honte.

Combien de personnes sont agoraphobes en France ?

Parmi les phobies les plus fréquentes, l’agoraphobie arrive en tête avec près de 2 % de la population française, surtout des femmes. On distingue deux formes d’agoraphobie : une forme simple qui touche essentiellement les jeunes adultes (fin de l’adolescence), jusqu’à la trentaine et une forme majeure qui survient entre 30 et 45 ans.

Quelles sont les causes de l’agoraphobie ?

Comme pour la plupart des phobies, les causes de ce type de phobie peuvent être multiples. De manière générale, le trouble panique se développe surtout chez les personnes qui ont un terrain anxieux ou chez une personne qui a subi un traumatisme. Cela peut être un cas de choc émotionnel, un traumatisme psychique, une situation traumatisante comme un deuil, un accident, une séparation, etc.

L’agoraphobie peut aussi naître d’un terrain génétique comme un parent qui a développé le trouble anxieux et qui transmet son angoisse à son enfant.

Comment reconnaître les symptômes ?

L’agoraphobie se traduit par des symptômes communs aux autres peurs phobiques. Voici une liste des signes les plus courants qui vous permettront d’identifier ce trouble phobique.

Des attaques de panique

L’attaque de panique se caractérise par une peur excessive face à une situation précise. Dans le cas de l’agoraphobie, la simple idée de devoir se rendre dans un lieu public peut provoquer instantanément une montée d’angoisse avec une sensation de vertige ou l’impression de s’évanouir.

Des palpitations

La peur panique de faire une crise en public entraîne une accélération du rythme cardiaque et des palpitations. Ce symptôme n’est pas à prendre à la légère, car il peut favoriser l’apparition d’une tachycardie et fatiguer le cœur.

Des nausées

Le stress et l’angoisse causés par la peur de perdre le contrôle en public agissent sur le système digestif. Le ventre, considéré comme l’épicentre de nos émotions, se contracte. L’estomac se noue et des nausées peuvent apparaître, avec une sensation d’inconfort, ainsi que des vomissements.

L’impression d’étouffer

Les personnes atteintes d’agoraphobie éprouvent également une sensation de suffocation. Le cœur s’accélère et le souffle devient court, ce qui augmente d’autant plus les crises d’angoisse.

Une sensation d’oppression

l’agoraphobe peut aussi ressentir une vive douleur thoracique avec une impression d’oppression. Ce symptôme s’accompagne souvent de douleurs dorsales, abdominales et cervicales. Des sueurs apparaissent alors, parfois des vertiges, jusqu’à des évanouissements.

Des jambes en coton

Comme l’angoisse coupe la respiration des personnes souffrant d’agoraphobie, leurs muscles finissent par manquer d’oxygène. Ils ont l’impression d’avoir les jambes qui flageolent et de ne plus pouvoir tenir debout. Ils peuvent également développer une pétrification, où la peur les empêche de bouger, comme s’ils étaient pétrifiés sur place. Lorsque cette crainte s’installe, le mécanisme de peur s’intensifie et le patient entre dans un cercle vicieux.

L’impression d’être détaché de soi

La dépersonnalisation est un signe très fréquent chez la personne anxieuse. L’agoraphobe ressent un sentiment d’irréalité, comme s’il était détaché de lui-même et de son environnement.

La personne agoraphobe peut ressentir tout ou partie de ces symptômes. Généralement, ils apparaissent de façon brutale et peuvent durer jusqu’à 30 minutes. Pour éviter de subir ces crises de panique, les agoraphobes vont alors mettre en place des procédés d’anticipation, voire d’évitement.

Par ailleurs, il est important de savoir que dans sa forme majeure, l’agoraphobie s’accompagne généralement d’autres phobies (émétophobie — peur de vomir —, phobie sociale, etc.), de troubles obsessionnels compulsifs (TOC), ainsi que d’une dépression.

Il est extrêmement important de ne pas laisser le trouble d’anxiété grandir et consulter rapidement un thérapeute ou votre médecin traitant.

Traitement : comment se guérir de l’agoraphobie ?

La bonne nouvelle, c’est que l’agoraphobie se soigne ! Voici la marche à suivre pour vaincre vos phobies et retrouver une vie sereine.

Quand consulter un médecin ?

Vertiges, nausées, palpitations… vous avez tous les signes de l’agoraphobie ? Alors, n’attendez pas pour prendre rendez-vous avec votre médecin traitant. Celui-ci pourra vous orienter vers les différentes méthodes thérapeutiques qui traitent les phobies et accessoirement vous prescrire un traitement médicamenteux (antidépresseurs notamment) pour calmer vos angoisses.

Néanmoins, l’antidépresseur ne peut être qu’une aide ponctuelle, car pour traiter l’agoraphobie, le plus important est d’en comprendre les causes avec une psychothérapie.

Les remèdes naturels pour soulager une agoraphobie

Les médicaments ne sont pas l’unique solution pour gérer ses crises d’angoisse. Voici trois traitements naturels très efficaces :

  • Les huiles essentielles : la camomille romaine pour se détendre, l’Ylang Ylang pour calmer les battements cardiaques et l’orange douce pour diminuer la nervosité.
  • Les fleurs de Bach dont le complexe Secours SOS qui vous permet de retrouver rapidement votre calme et votre sang-froid.
  • L’aromathérapie : la valériane possède des propriétés anxiolytiques et la rhodiola atténue l’anxiété en augmentant la résistance au stress.
  • La sophrologie : cette technique de relaxation va vous apprendre à reprendre le contrôle sur vos angoisses et à lâcher prise.
  • La cohérence cardiaque : vous apprendrez ici à canaliser votre rythme cardiaque et votre respiration pour éviter l’hyperventilation en cas de crises.
  • La médication de pleine conscience permet d’accueillir ses angoisses avec détachement et de s’ancrer dans l’instant présent.

Les thérapies pour en finir avec l’agoraphobie

Pour parvenir à mettre le doigt sur la ou les causes à l’origine de votre trouble d’anxiété et donc le traiter, plusieurs méthodes thérapeutiques s’offrent à vous.

L’hypnose 

L’hypnose va faire remonter les blocages traumatiques en travaillant sur l’inconscient. Cette thérapie brève permet ainsi d’identifier l’origine des attaques de panique et de s’en libérer.

La gestalt-thérapie

Cette thérapie permet de traiter les troubles dépressifs et l’anxiété en apprenant au patient à déconstruire ses schémas de pensées pour se libérer de ses obsessions.

L’EMDR 

L’EMDR est particulièrement appropriée pour soulager le syndrome de stress post-traumatique ainsi que les troubles anxieux secondaires comme l’anxiété généralisée, les phobies ou encore les TOC (trouble obsessionnel compulsif). Le patient commence par se concentrer sur son souvenir traumatique, puis grâce au thérapeute et à des mouvements oculaires, il se libère de la charge émotionnelle liée à ses traumatismes.

La thérapie comportementale et cognitive (TCC) 

C’est l’une des thérapies les plus recommandées pour le traitement des phobies. Ici, le psychologue va aider le patient à déconstruire ses émotions négatives. Son anxiété et son angoisse d’être confronté à une crise de panique vont diminuer. Son comportement face à ses obsessions va aussi changer pour tendre vers le lâcher-prise.

Pour conclure : si vous souffrez d’agoraphobie, n’hésitez pas à expérimenter plusieurs solutions thérapeutiques pour trouver celle qui vous convient le plus. Mettre un diagnostic sur sa phobie est souvent le premier pas vers la guérison !