Santé au quotidienPhobiesNosophobie : La peur des maladies

Nosophobie : La peur des maladies

La nosophobie, c’est la peur de tomber malade. Souvent confondue avec l’hypocondrie, cette phobie spécifique entraîne des troubles anxieux chez les personnes qui souffrent de ce qu’on appelle aussi la patholophobie. Quelles sont les causes et les conséquences de la nosophobie ? Comment soigner cette peur intense de la maladie ? Focus sur un trouble très handicapant au quotidien.

Définition : c’est quoi la nosophobie ?

La nosophobie est donc une crainte irrationnelle d’attraper une maladie. Mais pas n’importe quelle maladie. Les personnes atteintes de nosophobie fuient les germes, les virus et les bactéries de peur de contracter une maladie grave comme un cancer, le sida, des maladies cardio-vasculaires ou encore une maladie infectieuse qui puisse mettre sa vie en danger.

Définition : c’est quoi la nosophobie ?

La nosophobie, qui fait partie des phobies les plus fréquentes, entraîne un comportement d’évitement puisque le patient va tout faire pour protéger sa santé.

Quelle différence avec l’hypocondrie ?

Si le nosophobe a une peur excessive de contracter une maladie grave et va donc tout faire pour s’en prémunir, l’hypocondriaque quant à lui est persuadé d’avoir une maladie grave. Chez l’hypocondriaque, le moindre symptôme, la moindre toux va déclencher une crise d’angoisse avec palpitations cardiaques, tremblements, nausées, etc.

D’où vient ce nom ?

Le terme nosophobie provient du grec nosos qui signifie maladie et phobos pour la peur. On parle aussi de patholophobie, ainsi que de maladie de l’étudiant en médecine, car il s’est avéré que les étudiants et professionnels de santé étaient plus enclins à développer cette peur phobique.

Les symptômes de la nosophobie

Si dans la plupart des phobies telles que l’agoraphobie (peur des lieux publics) ou l’arachnophobie (peur des araignées), les personnes phobiques peuvent aller jusqu’à faire des attaques de panique lorsqu’elles sont confrontées à leurs peurs. Dans le cas de la nosophobie, les symptômes se traduisent différemment, car le phobique va se focaliser sur l’évitement des situations.

Ainsi, on retrouve fréquemment les symptômes suivants :

  • Des troubles obsessionnels compulsifs avec un nettoyage du domicile pathologique et une hygiène excessive.

Les symptômes de la nosophobie

  • Un remplissage abusif de l’armoire à pharmacie avec des traitements pour toutes sortes de pathologies.
  • Et bien sûr un évitement des lieux publics, des transports en commun, des toilettes publiques, des hôpitaux…

La nosophobie s’accompagne très souvent d’une phobie sociale et de graves troubles mentaux.

Ce type de phobie trouve généralement son origine dans l’enfance ou à l’adolescence. Par exemple un événement traumatique comme le décès d’un proche dû à la maladie ou la contraction d’une maladie grave étant enfant. L’angoisse ressentie pendant cette période s’est durablement inscrite chez la personne qui continue à l’âge adulte d’avoir peur de tomber malade.

Ces obsessions peuvent aussi provenir d’un processus de déplacement où le patient ressent le besoin d’identifier la cause d’une angoisse irrationnelle et pense alors que la maladie est responsable de son angoisse.

Comment traiter la nosophobie ?

Suite à la pandémie de Covid-19, de nombreux spécialistes de la santé mentale s’inquiètent d’une recrudescence de nosophobies dans les années à venir. L’angoisse permanente qui a saisi la population risquant d’impacter durablement les personnes anxieuses de nature.

Fort heureusement, la nosophobie, comme toutes les phobies, se soigne. Si le stress et l’anxiété vous envahissent à l’idée d’être malade, parlez-en à votre médecin traitant qui vous indiquera comment vaincre cette phobie. Celui-ci pourra vous prescrire un traitement médicamenteux (antidépresseurs et anxiolytiques) pour atténuer l’angoisse sur une courte période. Votre médecin vous orientera également vers des thérapies qui vont traiter la cause de votre peur irrationnelle pour soigner définitivement votre trouble phobique.

Trois thérapies sont particulièrement efficaces dans le traitement des phobies : l’hypnose, l’EMDR, la thérapie comportementale et cognitive (TCC).

L’hypnose

L’hypnose s’appuie sur l’inconscient pour faire remonter l’origine du traumatisme. L’hypnothérapeute va ensuite vous aider à lever les blocages traumatiques et ainsi soigner votre névrose phobique.

L’EMDR

Cette discipline thérapeutique est parfaite pour traiter les troubles obsessionnels compulsifs (TOC) liés à la nosophobie. Elle est également connue pour réduire le syndrome de stress post-traumatique qu’a pu engendrer la pandémie. Grâce à des stimuli visuels, le thérapeute va vous aider à éliminer votre trouble anxieux pour ne plus vivre dans l’angoisse.

La thérapie comportementale et cognitive

Comment traiter la nosophobie ?

Cette technique donne d’excellents résultats dans le traitement des phobies. En confrontant la personne phobique à son sujet d’angoisse, le thérapeute va petit à petit lui apprendre à changer son comportement face son trouble anxieux généralisé et tendre vers le lâcher-prise.

Dans le cas de la nosophobie, le chemin vers la guérison peut être long. Le patient qui déclenche un tel processus de protection va avoir dû mal à s’en défaire. Cependant, si le thérapeute établit une relation de confiance avec son patient et si celui-ci prend conscience de sa pathologie, les efforts sont payants. En moyenne, les thérapeutes comptent un minimum de 6 mois pour commencer à avoir des résultats probants.

En plus de ces thérapies, certains exercices de relaxation comme la sophrologie, la cohérence cardiaque et la méditation de pleine conscience peuvent vous aider à maîtriser votre respiration en cas de crise de panique.

La nosophobie peut-elle être prise en charge ?

Comme la plupart des phobies reconnues officiellement, la nosophobie peut être prise en charge par la sécurité sociale sur prescription et à condition qu’elle soit traitée par un psychiatre. Par ailleurs, certaines mutuelles complémentaires remboursent tout ou partie des frais d’une thérapie effectuée avec un psychologue.

Pour conclure : si vous avez peur d’avoir développé une nosophobie, ne restez pas seul face à vos angoisses. Les phobies ne sont pas une fatalité et se traitent désormais facilement. Et si vous ne vous sentez pas prêt à suivre une thérapie, sachez qu’il existe des groupes de parole sur Internet. Vous pourrez y parler de votre pathologie obsessionnelle et trouver un soutien auprès d’autres personnes souffrant comme vous d’une anxiété excessive face à l’idée d’être malade.