La trypophobie fait partie des phobies les moins connues bien qu’elle soit très fréquente. Derrière ce terme atypique se cache la peur des trous ou plus précisément le dégoût de toutes formes géométriques rapprochées, qu’elles soient circulaires ou convexes. Quelles sont les causes de cette phobie ? Comme soigner ce trouble anxieux ? Réponses !
Trypophobie, qu’est-ce que c’est ?
Par définition, la trypophobie est une peur irrationnelle face aux trous, mais aussi aux formes graphiques rapprochées comme sur une fleur de lotus, un pommeau de douche ou encore une éponge. Les scientifiques l’ont décrite pour la première fois en 2005 et à l’heure actuelle, la trypophobie n’est pas considérée officiellement comme une phobie, mais plutôt comme une aversion excessive.
Pourtant, les personnes atteintes de trypophobie présentent les mêmes symptômes que les personnes phobiques avec troubles phobiques avec des crises de panique parfois intenses.
Bon à savoir : pour être classée comme phobie ou trouble anxieux, celle-ci doit entraîner une souffrance importante et une détérioration de sa qualité de vie. C’est le cas de l’anxiété sociale (peur des relations sociales) qui peut causer une grande détresse, voire la dépression.
D’où vient le nom ?
Le terme trypophobie provient du grec trupe qui signifie trou et phobos qui désigne la peur. Contrairement à la phobie sociale, à l’arachnophobie (peur des araignées) ou à l’agoraphobie (peur de la foule et des lieux publics), on parle plutôt de crainte ou de répulsion puisque le trouble anxieux n’est pas diagnostiqué comme un handicap invalidant.
Combien de personnes sont concernées ?
Pourtant, la trypophobie est l’une des phobies les plus fréquentes puisqu’elle toucherait 11 % des hommes et 18 % des femmes. Par ailleurs, des groupes Facebook regroupent plusieurs milliers d’internautes souffrant de trypophobie.
Qu’est-ce qui cause la trypophobie ?
La communauté scientifique est divisée sur l’origine du trouble traumatique et plusieurs hypothèses ont été émises.
D’après des chercheurs anglais, ce dégoût pourrait s’apparenter à une réaction de survie face à des formes qui pourraient représenter des dessins de peau d’animaux dangereux comme celle des serpents ou des jaguars. D’autres scientifiques évoquent un lien possible entre le conglomérat des petites formes et la maladie. Par exemple, une contamination par des maladies parasitaires ou infectieuses ou une décomposition.
Dans les deux cas, le patient trypophobe n’en aurait pas conscience et déclencherait tout simplement qu’un mécanisme de défense évolutif qui le pousse à fuir les animaux dangereux ou les personnes malades.
De manière générale, cette crainte des trous se manifeste surtout chez les personnes anxieuses par nature. De plus, certaines études ont démontré un lien entre trypophobie et troubles dépressifs. Si vous avez développé une trypophobie, c’est peut-être le signe d’un trouble anxieux généralisé.
Comment se manifeste-t-elle ?
La simple vision d’un amas de trous peut déclencher chez les personnes souffrant de trypophobie une très forte angoisse. D’ailleurs, les symptômes fréquents sont très proches de ceux d’une personne phobique :
- peur intense ;
- crise de panique ;
- sensation de souffle coupé ;
- palpitations cardiaques ;
- nausées ;
- vertiges ;
- anxiété et stress ;
- malaise, etc.
Comme pour tous troubles anxieux généralisés, la trypophobie entraîne des conduites d’évitement ou d’anticipation. Un cercle vicieux finit par s’installer, avec parfois l’apparition de troubles obsessionnels compulsifs (TOC).
La trypophobie se soigne-t-elle ?
Bien que la trypophobie ne soit pas considérée comme un trouble d’anxiété, cette sorte de peur peut se soigner par le traitement des phobies pour les cas les plus extrêmes.
Toutefois, si vos peurs ne sont pas trop prononcées, le premier réflexe à d’adopter un comportement d’évitement. Détournez le regard en présence d’images ou d’objets qui peuvent provoquer vos angoisses.
Par contre, si vous avez des attaques de panique ou des envies de vomir à la seule idée de voir une fleur de lotus, prenez rendez-vous chez votre médecin traitant afin de connaitre les marches à suivre pour vaincre votre phobie. Plusieurs traitements permettent de venir à bout d’un trouble panique.
Les médicaments
Pour calmer une peur excessive, votre médecin peut vous prescrire un traitement médicamenteux à base d’antidépresseurs ou d’anxiolytiques. Ces médicaments vont permettre de calmer une crise d’angoisse. Toutefois, ils ne résolvent pas la cause de vos obsessions.
Les remèdes naturels
Parmi les remèdes efficaces pour soigner l’angoisse, l’huile essentielle de camomille romaine est parfaite pour se détendre. L’huile essentielle d’ylang-ylang va quant à elle apaiser votre rythme cardiaque et l’orange douce diminuer votre nervosité.
Autre célèbre remède pour gérer les crises d’angoisse : le mélange de fleurs de Bach qui compose le complexe SOS (rescue ou secours). Dernier remède réputé à base de plantes : la rhodiola qui atténue l’anxiété en stimulant votre résistance au stress.
Les techniques de relaxation sont aussi fortement recommandées quand on souffre de phobie. La sophrologie, la cohérence cardiaque ou la méditation de pleine conscience apprennent à gérer son anxiété grâce à des exercices de respiration et donc diminuer vos peurs irrationnelles.
Les thérapies
Si votre peur des trous s’accompagne d’une anxiété généralisée ou de symptômes physiques graves, il peut s’avérer nécessaire d’envisager une thérapie.
Plusieurs méthodes thérapeutiques permettent de traiter une anxiété excessive, mais surtout d’en connaître les causes.
- L’hypnose : en travaillant sur l’inconscient, l’hypnose fait remonter les blocages traumatiques. Quelques séances d’hypnose suffisent pour mettre le doigt sur l’origine de votre peur panique et réduire l’angoisse durablement.
- L’EMDR est une thérapie préconisée pour traiter un syndrome de stress post-traumatique, les phobies, mais aussi un trouble obsessionnel compulsif. Elle peut s’avérer pertinente pour traiter la trypophobie, car elle permet de se libérer d’un poids émotionnel.
- La thérapie comportementale et cognitive (TCC) est LA thérapie des phobies. Elle débute par une déconstruction des émotions négatives. Avec l’aide du psychologue, le patient apprend à changer son comportement face à des situations désagréables. Le stress et l’anxiété face à la vue d’un trou finissent par disparaître.
Pour conclure : si vous pensez avoir une phobie ou la trypophobie, n’hésitez pas à consulter un médecin ou un thérapeute. Vous n’avez pas à rougir de souffrir d’anxiété à la vue d’un nid d’abeille ou même d’un morceau de gruyère. Vous n’êtes pas seul dans ce cas. Alors, n’attendez pas que votre état d’angoisse devienne un handicap !