SantéSanté au quotidienTransaminases SGPT élevé : Tout savoir sur ces analyses

Transaminases SGPT élevé : Tout savoir sur ces analyses

Votre médecin traitant vous a prescrit une ordonnance pour évaluer votre taux de transaminases SGPT ? Pourquoi faire analyser les transaminases SGPT ? Comment interpréter les résultats de l’analyse sanguine ? Focus sur un examen essentiel qui permet de détecter une maladie hépatique !

Définition : c’est quoi les transaminases ?

Les transaminases SGPT pour Sérum Glutamate Pyruvate Transaminase ou enzymes ALAT sont des enzymes présentes dans l’organisme. Souvent confondues avec les enzymes ASAT, les SGPT sont essentiellement localisées dans les cellules du foie, des reins et en moindre quantité dans les muscles striés et les globules rouges.

Chez une personne en bonne santé, les valeurs normales du taux de SGPT sont de :

  • 8 à 45 UI/L pour un homme ;
  • 6 à 35 UI/L pour une femme ;
  • 10 à 35 UI/L pour les enfants de 4 à 14 ans ;
  • 5 à 35 UI/L pour les enfants de moins de 4 ans et les nouveau-nés.

Toutefois, ces normes peuvent varier d’une personne à l’autre, en fonction de sa température corporelle, de son IMC (Indice de masse corporelle) et de la technique utilisée par le laboratoire d’analyses.

Quand peut-on avoir un taux de transaminases élevé ?

L’augmentation du taux de transaminases dans le sang est principalement due à la libération des cellules hépatiques endommagées. On parle alors de lésion cellulaire, aussi appelée cytolyse, laquelle est le signe d’un trouble hépatique qui peut être viral, microbien ou dû à une intoxication médicamenteuse ou alcoolique. Un excès de poids agit également sur l’élévation du taux de transaminases avec une augmentation plus prononcée chez l’homme en surcharge pondérale (50 %) que chez la femme (10 %).

Quels sont les signes d’une augmentation du taux de SGPT ?

Ainsi, si vous ressentez des symptômes tels que de la fatigue, de la fièvre, une baisse de tonus, des nausées ou encore un ictère (jaunisse), il est fort probable que votre médecin vous prescrive un dosage SGPT. Toutefois, sachez que si la hausse du taux de SGPT est très peu élevée, elle est la plupart de temps asymptomatique. Alors, si vous avez des suspicions de problèmes hépatiques, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin. L’analyse est rapide, elle se fait par une prise de sang généralement au pli du coude et le plus souvent à jeun, car d’autres dosages sont effectués simultanément, comme le dosage ASAT notamment.

Pourquoi prescrire un dosage des transaminases ?

Si votre médecin vous prescrit un dosage SGPT, c’est pour identifier un éventuel problème de santé au niveau du foie comme une hépatite virale, un infarctus du myocarde, une cirrhose, une maladie auto-immune, du diabète…

L’analyse sanguine est également recommandée aux patients à risque (diabétiques, immunodéprimés, personnes obèses ou à risque d’hépatite B ou d’hépatite C, consommateurs de drogues par intraveineuses, etc.). L’objectif étant de contrôler l’activité hépatique et s’il y a lieu, de suivre l’évolution du traitement en place.

ASAT et ALAT : c’est quoi la différence ?

Si les enzymes ALAT se concentrent essentiellement dans le foie, les enzymes ASAT quant à elles sont présentes aussi au niveau du foie, mais également dans les muscles, le cœur, les reins, le pancréas et le cerveau.

Une augmentation du taux d’ASAT révèle principalement une infection musculaire ou cardiaque.

Comment interpréter le résultat des transaminases ?

La lecture des résultats de vos analyses ne suffit pas pour poser un diagnostic. Plusieurs paramètres peuvent entrer en ligne de compte comme vos antécédents médicaux.

S’il détecte une anomalie, votre médecin vous demandera de faire des examens complémentaires comme un bilan hépatique complet avec dosage des gamma GT, de la bilirubine et de l’albumine (souvent fait en même temps que l’analyse des transaminases), ainsi qu’une IRM, une échographie du foie et des voies biliaires ou une biopsie.

Une augmentation anormale du taux de transaminases peut cacher de nombreuses pathologies.

  • Si vos SGPT sont supérieurs de 2 à 10 fois la valeur normale, il peut s’agir d’une hépatite infectieuse virale comme le VIH, la varicelle-zona ou une mononucléose, mais aussi d’une maladie secondaire qui atteint le foie comme un lupus ou une polyarthrite.
  • Si vos transaminases sont 10 fois supérieures à la valeur normale, cela peut être le signe d’hépatites virales, médicamenteuses ou toxiques, d’une ischémie hépatique aiguë causée par un trouble cardiaque comme un infarctus ou une arythmie (fréquence cardiaque anormale).
  • Par ailleurs, un taux élevé de transaminases qui se prolonge au-delà de 6 mois peut être le signe d’une cirrhose, d’une stéatose, d’hépatites virales chroniques, auto-immunes, médicamenteuses ou toxiques ou encore de la maladie de Wilson.
  • Par contre, un taux sanguin anormalement bas des transaminases n’est pas anodin et peut cacher une grave carence en vitamine B6 ou tout simplement une grossesse (les femmes enceintes voient leur taux de SGPT diminuer de 20 %).

Comment réguler son taux de transaminases ?

À ce jour, il n’existe aucun traitement pouvant soigner un taux de transaminases anormalement haut. Seules les causes peuvent être traitées.

Ainsi, pour les augmentations dues à une consommation excessive d’alcool ou à l’injection de drogues la seule recommandation possible est de faire un sevrage. Si l’élévation des transaminases est provoquée par la prise de certains médicaments, le traitement doit être arrêté. Dans le cas d’une maladie du foie, c’est la maladie qui devra être traitée.

En parallèle, les médecins recommandent fortement d’adopter un mode de vie sain, surtout en cas d’obésité, avec un régime alimentaire équilibré et la pratique régulière d’une activité physique.

Pour conclure : vous l’aurez compris, il est important de diagnostiquer rapidement une augmentation des transaminases. Alors, pour éviter toutes complications et dépister des maladies graves, hépatiques ou non, n’hésitez pas à faire un prélèvement sanguin chaque année. L’examen est rapide et s’il fait partie du parcours de soins coordonnés, il est pris en charge par la sécurité sociale à hauteur de 60 % et la plupart des mutuelles prennent en charge le montant restant à payer.