Santé au quotidienMaladies de l'oreilleComment savoir si on a un kyste à l’oreille ?

Comment savoir si on a un kyste à l’oreille ?

Vous ressentez des douleurs dans l’oreille qui s’accompagnent d’acouphènes et de maux de tête ? Vous suspectez un kyste à l’oreille ? Le kyste à l’oreille ou cholestéatome est une maladie qui atteint l’oreille moyenne. Très rare, elle peut avoir de graves complications et doit être prise en charge très rapidement.

Qu’est-ce qu’un kyste à l’oreille ?

Le kyste à l’oreille, à ne pas confondre avec une boule derrière l’oreille, est une tumeur non cancéreuse de l’oreille. On parle d’ailleurs aussi de pseudotumeur inflammatoire ou otite chronique dangereuse. L’infection se caractérise par une accumulation de peau au niveau des tympans, derrière la membrane tympanique et/ou dans la mastoïde.

Cette accumulation va progressivement proliférer et ronger les tissus et les structures osseuses alentour. Le kyste peut finir par atteindre les osselets de l’oreille moyenne, mais aussi l’oreille interne, le nerf facial, les méninges et le cerveau avec des conséquences dramatiques : perte totale de l’audition, paralysie du nerf facial, vertiges, méningite ou abcès au cerveau.

Grâce aux progrès de la médecine, ces complications sont aujourd’hui très rares. Par contre, s’il n’est pas traité à temps le kyste à l’oreille a un impact sur l’audition et les patients devront pour la plupart porter un appareil auditif après le traitement.

Causes des kystes à l’oreille

Il existe deux causes possibles qui expliquent l’apparition du kyste auriculaire :

  • Le cholestéatome congénital (moins de 5 % des cas) : ce type de kyste cutané desquamé doit son origine à un amas de cellules embryonnaires sur le tympan.
  • Le cholestéatome acquis : il peut être dû à une perforation du tympan, des otites chroniques, une occlusion ou une malformation de la trompe d’Eustache, d’un traumatisme ou encore faire suite à une intervention chirurgicale.

Comment savoir si on a un kyste à l’oreille ?

Plus le kyste sera pris en charge précocement, plus les risques de complications seront moindres. Pour cette raison, il est extrêmement important d’être vigilant. Voici tous les symptômes associés qui doivent vous alerter :

  • douleur à l’oreille ;
  • diminution de l’audition ;
  • écoulement purulent de couleur jaunâtre et malodorant (otorrhée) ;
  • acouphène (bourdonnement ou sifflement d’oreille) ;
  • lorsque la pathologie s’aggrave : paralysie faciale, saignement de l’oreille, troubles oculaires, troubles de l’équilibre, puissantes céphalées, raideur dans la nuque, étourdissements, perte de connaissance…

Si vous ressentez le moindre de ces symptômes, vous devez consulter en urgence votre médecin traitant ou un ORL.

L’ORL vous fera passer un test auditif pour analyser le niveau de baisse auditive et un examen otoscopique pour vérifier la présence de dépôt. Pour approfondir le diagnostic, le spécialiste ORL peut prescrire un scanner ou une IRM de l’oreille.

Comment soigner un kyste à l’oreille ?

Le seul traitement possible du cholestéatome est l’intervention chirurgicale.

Au préalable, l’ORL cherchera à assécher le conduit auditif en procédant à plusieurs nettoyages de l’oreille. Le procédé s’accompagne d’une prise de médicaments antibiotiques et de gouttes auriculaires.

Ensuite, l’acte chirurgical, réalisé sous anesthésie générale, consiste en une ablation totale du kyste et la reconstruction de l’oreille moyenne pour permettre au patient de retrouver, au moins partiellement, son acuité auditive. Puis, une seconde intervention est programmée six mois à un an plus tard pour reconstruire l’intégralité de la chaîne des osselets (marteau, enclume et étrier).

Les personnes atteintes de cholestéatome doivent avoir un suivi ORL régulier, généralement à vie, car la maladie peut récidiver.

Après l’opération, le patient doit prendre quelques jours de repos avec immobilisation de la tête. L’ORL prescrit également un traitement antibiotique et antalgique pour lutter contre la douleur. Pendant sa convalescente, des symptômes postopératoires peuvent apparaître comme des complications cardiaques ou respiratoires. Ces désagréments sont rares, mais ne doivent pas être sous-estimés.

Kyste à l’oreille : le cas d’une tumeur cancéreuse

En règle générale, le kyste à l’oreille est une tumeur bénigne, c’est-à-dire un cholestéatome. Seulement, il peut aussi s’agir d’une tumeur maligne. Rassurez-vous, une tumeur cancéreuse à l’oreille est extrêmement rare (une à deux personnes sur un million sont touchées). Cependant, il est important de faire la différence entre un carcinome et un cholestéatome.

La plupart des symptômes sont identiques aux kystes sébacés avec une paralysie du visage, des douleurs dans l’oreille, une perte d’audition, des maux de tête et le gonflement des ganglions lymphatiques au niveau du cou.

Pour diagnostiquer une tumeur, le patient suit là aussi le même protocole avec un scanner et une IRM.

Quant aux traitements, dans le cas de tumeurs malignes, une ablation chirurgicale ou une thérapie d’éradication peuvent être envisagées dans les premiers stades de la maladie. Si la tumeur est un mélanome ou un céruminome (carcinome qui atteint les cellules productrices de cérumen), l’ablation est la seule option possible.

Par contre, si la maladie est à un stade plus avancé, une chimiothérapie et/ou une radiothérapie seront nécessaires pour une tumeur de l’oreille interne ou moyenne. Pour une tumeur de l’oreille externe, plusieurs traitements sont possibles : une chirurgie des ganglions, une otoplastie ou la radiothérapie.

Pour conclure : prenez soin de vos oreilles, une baisse d’audition ou une oreille douloureuse doit toujours vous inquiéter. Cela peut être une presbyacousie, une obstruction causée par un bouchon de cérumen, mais comme nous l’avons vu, une infection de l’oreille bien plus grave. Consultez systématiquement votre médecin dès l’apparition des premiers symptômes !

source : https://www.doctolib.fr/orl-oto-rhino-laryngologie